top of page
Thibault Randoin

La Grande Traversée du Massif Central en VTT !

Il est 2h30 du matin et le silence est assourdissant, le dernier grillon vient d’arrêter son chant nocturne et il semblait être à coté de mon oreille tant le niveau sonore était élevé. Les vaches, et leurs indissociables cloches se sont endormies quelques dizaines de minutes plus tôt, peut être vais je enfin pouvoir sombrer dans le monde des rêves. La nuit est douce, à peine un petit courant d’air frais parvient à déclencher un frisson sur mes épaules, à moins que ce ne soit la perspective du chemin qu’il reste à parcourir. Je songe à cette première journée de chemin éreintante, surprenante de difficulté. L’erreur du débutant de ne pas avoir testé le matériel au préalable, et surtout le sac à dos chargé, principale entrave à la fluidité de la progression. Le poids sur le dos broie les muscles des épaules en un rien de temps et donne l’impression à l’entre jambe de peser le double de son poids sur la selle qui semble s’enfoncer dans les chaires comme si je n’avais pas de peau de chamois.


Le départ est donné à St Flour, décidé de mon propre chef, tant pour le lieu que pour son heure, car sur ce départ je serais seul, face à moi même pour une aventure inédite pour moi, le voyage à vélo, en VTT plus précisément, sur un chemin mythique à mes yeux, la Grande Traversée du Massif Central. Rien que le nom suffit à me faire rêver, promesse d’un voyage à travers les paysages enchanteurs et changeant à mesure que l’on progresse vers le Sud.

La première journée est donc dure, chaude, longue, mais déjà emprunt de beauté avec le Mont Mouchet et le plateau de la Margeride, parsemés de pissenlits posés sur une toile de vert d'or, d’herbes séchées par le soleil estival. 92 kilomètres de chemin me sépare de mon point de départ, il est 20h et il est temps d’installer le bivouac, de tendre le hamac et de s’installer sous la voûte céleste, demain ne sera pas plus facile.



Le deuxième jour est une succession de longues descentes depuis un plateau, celui de la

margeride d’abord, puis celui du mont Lozère, qui sont inévitablement suivis par une longue montée, très longue montée après avoir traversé les gorges, du Lot, du Tarn. Ces fonds de vallée sont à chaque fois le moment de revenir à la civilisation, de trouver les rations nécessaires à combler les dépenses caloriques journalière dans ces villages certainement nés grâce aux cours d’eau qui hydratent cette terre toute droite descendue  des plateaux en surplomb, hostile et rude, terres d’aventure pour Vttiste en quête de plaisir, refuge du bivouaqueur, théâtre d’une nuit mouvementée par des orages sonores, lumineux mais heureusement timides à relâcher ses larmes .


Les gorges du Tarn, paradis du kayakiste estival, du grimpeur falaisiste aguerri et du cycliste de la GTMC le temps d’une journée, ou plus pour ceux qui souhaitent profiter des campings trop nombreux, des gîtes de charme en aplomb de la rivière,car oui, cette traversée se fait à son rythme et à son gout. Pour moi c’est plutôt express, 5 jours faute de temps et en bivouac mais certains misent sur le confort d’un gite chaque soir et d’étapes plus courtes, certainement le meilleur moyen d’apprécier au mieux chaque kilomètre de chemin. Mon road book, ou il est écrit en gras « Boulimie de kilomètres », me fait sortir de ces gorges transformées en fournaise pour retrouver le Causse Mejant quitté le matin même et son air frais salvateur. 


Cette nuit j’ai dormi dans un vrai lit, dans une vraie chambre après avoir été effrayé par les prévisions météos pessimistes, le hamac étant certainement un très bon moyen de prendre un bain en cas de forte pluie, un peu moins pour obtenir un sommeil réparateur après 3 jours et 280 kilomètres dans les jambes. Comble de la punition, pas une seule goutte dans la nuit et le déluge s’abat sur mon casque une demi heure après mon départ, toujours en train de remonter le col descendu pour aller chercher la chambre d’hôte qui n’était pas parfaitement sur le parcours. Aujourd’hui c’est le Mont Aigoual, magnifique  sommet des Cévennes qui ne s’envisage pas autrement que par une météo perturbée, fraîche et humide comme cette montagne l’aime tant mais preuve de son acceptation, la pluie cesse quelques hectomètres avant son sommet afin de profiter de sa table d’orientation qui m’aurait certainement permis de voir le Pic St Loup, lieu d’arrivée, si le ciel avait été plus claire. Ce passage est aussi le moment de quitter les flèches rouges de la GTMC qui me guidaient depuis le départ pour suivre mon propre chemin jusqu’au cirque de Navacelle qui sera l’emplacement de mon dernier bivouac , à coté de la petite rivière qui y coule, petit paradis au milieu de l’aridité hostile du lieu aux confins du Larzac.

Le parcours du dernier jour n’est pas à l’image du voyage, beaucoup de route, forte

chaleur, signe qui ne trompe pas quand nous arrivons dans le Sud au mois d’aout, heureusement sauvé par une descente d’anthologie depuis le sommet du Mont Beauzille jusqu’a St Guilhem le Desert. La fin, par la route, inintéressante, prix à payer de s’être éloigné du « vrai » parcours de la Grande Traversée, mais pourquoi s’enfermer dans un carcan de règle à suivre et de parcours à tenir quand on veux vivre l’aventure ? Ce choix est purement logistique et même si je ne ressens pas la joie de sentir l’air salin du bord de mer pour l'arrivée, c’est dans une certaine complétude que je donne mes derniers coups de pédale au pied du Pic St Loup, morceau de cailloux désormais familier qui signifie plus pour moi que le sable de la Grande Motte. 

L’aventure s’achève, avec des souvenirs plein la tête, l’impression d’avoir roulé 4 heures alors que cela fait 5 jours, 370 kilométrés, que je suis parti et autant de temps pour réfléchir, songer aux vrais aventuriers, dans des pays lointains, pionniers, explorateurs, performeurs de la capacité humaine, de la longévité et de l’adaptation. Largement de quoi relativiser sur le virtuel et non moins excitent inconfort de dormir dehors et de presque manger à sa faim tous les jours, processus pour moi indispensable pour endurer le reste de l’année, car la vraie vie n’est elle pas juste de subsister à ses besoins premier dans la nature ? Profonde opposition du consumériste qui porte du Gore Tex et roule sur un VTT full carbone, voyageur de pacotille qui pense avoir trouvé là la quintessence de l’aventure, vous ne trouvez pas ?


 

Les Lunettes de l' Aventure !



Les lunettes qui m'ont accompagnées durant ces 5 jours de périple sont les Julbo Shield. Connaisseurs de la gammes Julbo, ne soyez pas surpris ! En effet ce modèle est une lunette au départ destinée à la pratique de la montagne, alpinisme, randonnées et autres réjouissances d'altitude, notamment grâce à leurs coques latérales qui permettent une couverture optimale en cas vent et de fortes luminosités. Oui mais ces coques sont amovibles ! Et lorsque vous n'avez plus les coques, vous retrouvez la face du modèle Julbo Stream qui est un modèle développé pour le VTT, pas étonnant donc que cette lunette m'ai pleinement satisfaite ! La forme plutôt urbaine, mais assez galbée pour avoir une bonne protection, le nez "clé" afin d'avoir un confort optimal, les petits trous sur le pourtour de la monture pour une super ventilation et donc jamais de buée et enfin les branches relativement plates pour passer sous les lanières du casque en font une vraie lunette de sport, parfaitement polyvalente ! Côté verre, j'ai opté pour le verre Zerba Light Fire, qui fait parti de la gamme de verre photochromique de chez Julbo, qui peut s'adapter à votre vue en verre unifocal comme progressifs. Mais alors qu'est-ce qu'un verre photochromique ? C'est un verre qui se teinte au soleil en fonction de la luminosité, et celui-ci passe de la catégorie 1 ( très claire, assez pour voir de nuit avec une bonne frontale) jusqu'à une catégorie 3 (idéal par beau temps), le tout dans une teinte un peu jaune-grise très agréable ! C'était pour moi et pour cette occasion la lunette idéale ! Vous avez envie d'en savoir plus sur les différents coloris, les autres types de verres de la marque Julbo ou essayer différents modèles pour savoir lequel vous va le mieux, alors venez nous voir en magasin, à Cournon d'Auvergne ou à Riom !

Comments


bottom of page